Les bâtiments passifs se développent fortement et le « standard Passivhaus » devient même obligatoire au Luxembourg et dans plusieurs métropoles (Bruxelles, New-York, Dublin). Il se développe en France dans le secteur de la maison individuelle qui permet d’atteindre plus facilement les objectifs d’étanchéité à l’air que pour les immeubles collectifs.
Les avantages d’un bâtiment passif
- Un confort accruavec la suppression des parois froides.
- Un air sain également filtré des pollens et particules fines dans toutes les pièces.
- Une construction sans défaut physique : pas d’humidité ni de moisissures.
- Un coût de chauffage extrêmement faible.
- Une baisse de la dépense énergétique respectueuse de l’environnement.
Historique
Au milieu des années 80, la CEE a lancé un appel à projet visant à renouveler les principes de construction. Le but cherchait à atteindre une haute efficacité énergétique, un excellent confort et une bonne qualité de l’air intérieur tout en préservant la rentabilité économique. Le projet de recherche du docteur allemand Wolfgang Feist et du suédois Bo Adamson a abouti à la construction d’un immeuble pilote à Darmstadt en 1991. Le Passiv House Institute a depuis labellisé 25 000 bâtiments, soit environ 10% de ceux construits suivant les standards du Passif. En France, l’association la Maison Passive et la société PROPASSIF sont habilitées à délivrer les différents labels internationaux “Bâtiment Passif” (Passivhaus). Elles dispensent également la formation diplômante de Concepteur Européen Bâtiment Passif (CEPH).
Plus de confort été comme et hiver avec moins d’énergie
Ces bâtiments se distinguent par un confort élevé en même temps qu’une très faible consommation d’énergie (15 kWh/m² annuel de surface habitable, hors production d’énergie renouvelable) ceci représente une économie de 90 % par rapport à la consommation moyenne constatée dans l’existant et quatre fois moins d’énergie totale par rapport à un bâtiment BBC. Ces performances sont essentiellement atteintes grâce à une excellente conception (absence de ponts thermiques, enveloppe étanche à l’air), doublée d’un recours à des composants industriels très performants (triple vitrage, menuiseries passives, isolants, ventilation double flux). Ces composants qualitatifs permettent de s’affranchir d’un chauffage conventionnel.
Une construction doublement durable
Le “Bâtiment Passif” est un bâtiment très basse consommation dont le développement et la recherche appliquée ont été poussés jusque dans leurs derniers retranchements depuis 3 décennies. La bonne conception des détails et la mise en œuvre soignée sont déterminantes quel que soit le mode de construction retenu (béton armé, parpaings, briques, métal, ossature bois…).
Les consommations réelles sont remarquablement conformes aux calculs effectués lors de la conception de chaque ouvrage et les recherches en cours laissent entrevoir une durabilité de 30 à 50 ans avant de devoir rénover les équipements techniques.
Le standard de construction du futur face aux enjeux climatiques
Le réchauffement climatique identifié dès les années 1970 a fait l’objet d’une prise de conscience récente à l’échelle mondiale. La température moyenne a augmenté de 1°C en France au XXème siècle et les relevés météo sont là pour nous rappeler que nous sommes passés d’une seule mesure de température supérieure à 40°C par décennie, dans une seule station entre les années 1950 et 1980 (micro climat), à plusieurs puis des dizaines de mesures supérieures à 40°C plusieurs fois par décennies puis quasiment chaque année depuis les années 90 dans une dizaine de stations métropolitaines…
Les bâtiments passifs de par leur conception en général plus décarbonée que les bâtiments traditionnels, et leur faible consommation intrinsèque d’énergie répondent à l’objectif de diminuer les émissions de CO² et de Gaz à Effet de Serre du secteur de la construction qui représentent plus de 45% de l’énergie consommée sur notre territoire et 25% des émissions de GES. Ils sont clairement en pointe pour participer à l’effort collectif de production de bâtiments à énergie positive et à faible empreinte carbone.
Les qualités des bâtiments passifs devraient permettre de poursuivre leur développement rapide dans nos pays développés. Pour l’instant, l’exemple est plutôt donné par quelques métropoles mondiales.
Christophe Drevon
Polyexpert Construction, Clichy – Concepteur Européen Bâtiment Passif
Bio Express
- Formation : Ingénieur ETP.
- Expérience : Chargé d’affaires, conduite de travaux, directeur d’agence chez les majors de la profession puis ETI/PME.
- Entré dans le Groupe chez Polyexpert Construction : 01/03/2021.
- Spécialité : construction bois.
- Mes origines sont montagnardes, j’aime le ski sous toutes ses formes et l’alpinisme.
