Anne-Marie Pires est Responsable des opérations pour le département Risques d’Entreprises du Groupe Polyexpert et travaille au siège social à Clichy. Elle évoque sa fonction, les qualités pour le poste, l’évolution du métier, le confinement, et, les émotions qu’elle a ressenties à la suite de l’annulation de l’édition 2020 du Trophée Roses des Sables auquel elle devait participer des 13 au 25/10. A lire ????
Votre fonction ?
Je suis Responsable des opérations pour le département Risques d’Entreprises. Il s’agit des risques industriels, des risques spéciaux : bris de machine, risques techniques particuliers, perte d’exploitation… Nos mandants sont principalement des courtiers qui disposent de délégation de missionnement et de gestion. J’ai des fonctions organisationnelles, de pilotage, de relation clients au sein d’une équipe composée d’une vingtaine d’administratifs et d’une cinquantaine d’experts. Ce sont les experts techniques de Polyexpert Entreprises, les experts fort enjeu du Groupe, les experts qui ont des spécialités telles que le bris du machine, la PE, le bâtiment à fort enjeu. Je suis aussi de plus en plus associée au développement commercial. Je ne réponds pas techniquement aux demandes des clients mais j’assure le relais entre le client et l’expert.
Quel ressenti sur le confinement que nous vivons pour la 2ème fois cette année ?
Pendant la première période, en mars-juin, je suis passée par plusieurs phases. Professionnellement cela n’a pas eu d’impact très important car j’étais déjà habituée au télétravail 2 jours par semaine et je travaille à distance avec mes équipes. En revanche, j’étais chez mois 7/7 ! D’un point de vue personnel, il y a eu d’abord une phase d’acceptation de la privation de liberté. J’ai beaucoup d’activités en extérieur auxquelles j’ai dû complètement renoncer et j’ai un peu souffert du manque de convivialité. Mais finalement, j’ai très vite pris mes marques. J’ai vécu avec mes enfants des moments que je n’avais jamais connus, j’ai travaillé, cuisiné avec eux et… je me suis aussi ennuyée avec eux ! J’ai essayé de sortir du positif de la situation. Ce que je vais m’efforcer de faire à nouveau.
Un fait marquant dans votre métier ?
J’ai retenu un épisode qui en soi n’est pas extraordinaire mais qui l’a été pour moi. Quelques années après mon arrivée, un collègue est passé me voir pour me rapporter les propos du client avec lequel nous venions de signer une convention : « Dites à Anne-Marie qu’elle est indispensable ». C’était la première fois que de tels propos m’étaient rapportés et cela m’a sincèrement touchée.
L’évolution de votre métier ?
Depuis 7 ans, je constate une exigence accrue des clients. On n’a jamais été autant benchmarkés avec autant d’objectifs à assurer et, en même temps, le savoir-faire du département Entreprises bénéficié de plus en plus d’une reconnaissance indiscutable.
Vous deviez participer au Trophée Roses des sables 2020 du 13 au 25/10 annulé du fait du COVID-19 et reporté en 2021. De quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’un raid automobile, 100 % féminin, avec 150 équipages non professionnels, qui devait se dérouler sur 13 jours, avec 5 000 kilomètres à parcourir dans le désert marocain, en autonomie complète. Le trajet n’était pas connu car il s’agit d’une course d’orientation. Une partie de notre participation est reversée au profit de plusieurs associations : La Croix rouge française, L’association des enfants du désert, à laquelle on apporte des dons matériels, des dons d’hygiène de première nécessité, des dons scolaires, des jouets, et, Le Ruban solidaire, une association qui œuvre pour le dépistage précoce du cancer du sein. La dimension solidaire du Trophée est capitale pour moi.
Vous travaillez à temps complet et vous avez 2 enfants qui ont encore besoin de vous. Quelles sont vos motivations pour vous lancer dans une telle aventure ?
Mes enfants ont encore besoin de moi mais ils gagnent en autonomie. Quand la proposition nous a été faite de participer à cet événement, avec ma coéquipière Elisabeth, nous nous sommes décidées en 5 minutes. A ce moment-là, il n’y avait pas la problématique COVID-19. Nous sommes l’une et l’autre à un cap de notre vie. On a besoin de se sentir utile au-delà de notre famille, de nos enfants, de nos amis, de notre microcosme. Un besoin de découverte et d’inconnu aussi. Surtout, nous nous sommes demandé si nous étions encore capables de nous dépasser physiquement et mentalement ? Nous sommes sportives toutes les 2, nous avons déjà relevé l’une et l’autre un certain nombre de défis : des randonnées sportives, des marathons… mais jamais de raid automobile. Ce sera une première.
Il s’agit d’une course en équipage
Faire équipe avec Elisabeth était une évidence, pour l’une comme pour l’autre. Nous sommes complémentaires et fortes comme… des rocs ! Parfois jusqu’à l’insensibilité. J’ai l’endurance physique et Elisabeth l’endurance morale. En plus, elle sait faire le feu comme personne ! Pour nos bivouacs, Elisabeth est la personne indispensable.
Un loisir ? Une passion ?
Le sport occupe une grande place dans ma vie depuis toujours, cela me fait du bien. Je suis aussi et avant tout une épicurienne, j’adore manger, recevoir, être avec mes amis, ma famille, sortir sur Paris.
Pour conclure ?
Les 6 premiers mois de l’année ont été émaillés d’événements que nous n’avions jamais connus. J’ai essayé d’en retirer du positif même si c’était anxiogène, j’ai connu des doutes et un certain relâchement. Malgré tout, je n’ai jamais eu autant confiance en moi, je n’ai jamais été aussi heureuse, et, je me suis découvert une audace extraordinaire. Bien sûr l’annulation courant août du Trophée Roses des Sables avec le report l’année prochaine a provoqué une grande déception mais aujourd’hui l’envie, la motivation, la concentration reprennent le dessus. Nous disposons de 12 mois supplémentaires pour nous préparer et avec eux l’espoir du podium…