Olivier Corrion est expert bâtiment au Bureau de Lille. Il évoque la pratique de l’expertise force majeure, le confinement, le retour sur le terrain et, surtout, son rôle de référent technique auprès d’une équipes de «jeunes » experts. Lire son témoignage ????
Quelle est votre fonction ?
Je suis expert bâtiment au Bureau de Lille que j’ai rejoint en 1996. Je fais tous types de dossiers. Au sein du Bureau, je suis référent technique pour une équipe de 6 « jeunes ». Ce sont des experts qui ont entre 1 an et 6 ans d’expérience professionnelle. Je leur apporte mon aide sur des points techniques, sur la rédaction des rapports, l’appréhension des sinistres. La formation « Campus manager » mise en place par Polyexpert formation avec l’ESSEC que j’ai suivie il y a 2 ans m’a aidé dans cette fonction.
Comment s’est passé le confinement ?
Au début, j’ai appréhendé un peu mais finalement cela s’est très bien passé. J’appelais la veille les assurés pour leur demander les éléments dont j’avais besoin pour la réunion du lendemain. J’ai dû me déplacer sur quelques dossiers à fort enjeu, pour lesquels j’avais une autorisation, notamment le CHR de Lille, qui travaille sur le vaccin du COVID-19, où il y a eu un incendie. Avec l’équipe des « jeunes » experts, j’ai maintenu un contact quotidien pour voir si tout allait bien, j’ai aussi été en contact régulier avec Marc [Lejeune, Directeur régional de Polyexpert Nord-Picardie]. J’ai le sentiment que tout le monde s’est bien adapté même si beaucoup m’ont dit que le terrain leur manquait. Je sais que Johan [Thorez] a trouvé le temps long, assis toute la journée, derrière son écran, sans contact et qu’il était content de retourner sur le terrain pour pouvoir exercer son métier tel qu’il l’a appris et tel qu’il l’aime.
Comment se passe le retour sur le terrain ?
J’ai repris le 11/5 et cette semaine-là, Polyexpert a été quasiment le seul cabinet à faire retourner ses experts sur site. En contradictoire, avoir des interlocuteurs sur site et d’autres à distance a été un peu compliqué. Tout le monde applique les gestes barrière, les mesures de distanciation sont respectées et le masque est porté. Lors de mon 1e dossier terrain, j’ai dû enlever mon masque et me reculer pour rassurer l’assurée qui trouvait que j’avais l’air d’être pressé et que je n’étais pas souriant. En expertise l’expression du visage est très importante et le port du masque la change complètement.
Pour conclure ?
Le chiffrage et la vérification du risque ont été les choses les plus compliquées en EFM. La valeur de l’expertise terrain portent sur ces aspects-là ainsi que sur le lien social. Sur le terrain, on est plus précis, plus juste. La relation sociale est importante pour les assurés et pour les assureurs.
